Ce concept est basé sur l’histoire d’Imen Derouiche, jeune Tunisienne qui a été arrêtée, emprisonnée, torturée et violée
pour avoir manifesté contre le régime de Ben Ali en 1998.
Contexte :
L’action se passe dans le bâtiment qui abrite le Ministère de l’Intérieur,
sur l’avenue Habib-Bourguiba, du nom du premier président de la République
tunisienne. À deux pas de là se trouve l’ancienne
Place d’Afrique, devenue la Place du 7 Novembre 1987, en référence à la date de prise du pouvoir
du nouveau président, Zine el-Abidine Ben Ali. Au cœur de cet endroit trône le
« réveil-matin », comme l'appellent les Tunisois, sans doute la seule
horloge au monde sur laquelle le chiffre 7 est gravé en lieu et place du 6. En
2001, un nouvel horloge obélisque de style moderne l’a remplacé, après des
travaux de rénovation de l’avenue.
Inspiration :
En 1998, Imen Derouiche est étudiante à l’Université
de droit et de science économique de Tunis. Elle est membre du syndicat UGET (Union
générale des étudiants tunisiens). Cette association est mal vue par l’état. Les
syndicats symbolisent une certaine forme de démocratie. Imen est par ailleurs amoureuse
de Nouredine, un des leaders du syndicat.
1998 est une année noire pour la Tunisie. Ben Ali est
sans pitié, tout particulièrement envers toute forme d’opposition et le livre Les sept familles qui pillent la Tunisie.
Imen distribue ce livre en cachette. Le 20 février, elle participe à une manifestation
contre les frais de scolarité et contre la présence de la police à l’université,
dans le cadre d’une journée de grève légale.
À la fin de la journée de grève, son amoureux sort du
local du syndicat pour manger. Un policier s’approche et l’empoigne, devant les
yeux d’Imen. Elle court vers eux et agresse deux policiers. Ces derniers
veulent riposter, mais une trentaine d’étudiants forme alors une ceinture de
protection autour d’elle. Elle se réfugie dans le local du syndicat. Les
policiers ont arrêté Nouredine qui a été amené au ministère de l’Intérieur. Une
vague d’arrestations allait suivre : quatorze jeunes hommes et trois
jeunes femmes, dont Imen.
Le lendemain, une police de l’université lui propose
gentiment de se casser. Beaucoup de
policiers entourent le campus. Quelqu’un appelle la responsable de la Tunisie
chez Amnesty international à Londres.
Les jeunes se barricadent dans le local. Aucune fuite
possible par les toits. Imen voit son père passer dans la rue, à sa recherche.
Un match de foot de la Tunisie aurait pu lui permittre de s’enfuir dans la
foule en liesse. Mais l’équipe a perdu. Tout le monde sort en courant sauf Imen
et Najib (un leader syndical) qui ont choisi de marcher lentement. La police a
poursuivi les autres. Imen se réfugie chez une amie à mobilité réduite. Le 4
mars, on retrouve Imen. Brutalité policière. Les deux jeunes femmes sont amenées
au Centre de détention Bouchoucha, où elles seront emprisonnées et torturées.
Des policiers qui ne l’aiment pas, enragés, veulent se
venger. Elle est brutalisée, elle perd connaissance. On l’amène à l’hôpital.
Elle se réveille, elle crie, c’est la police politique. Le lendemain, on
l’amène à Amn iddawla (Sûreté d’état). Un policier lui dit : Fume ta dernière cigarette, on va faire un tour, tu peux dire adieu à
ta Tunisie… Quand tu entres ici, la personne que tu es est morte, celle qui en ressort,
c’est une naissance.
C’est noir, lugubre, sale, il y a du sang sur les
murs. On lui fait entendre des enregistrements de son amoureux et d’autres
camarades qui hurlent, torturés. Elle est impressionnée par ses tortionnaires,
des humains dépourvus d’humanité. Leur technique est de faire le plus de mal
possible sans laisser de trace. On utilise des pommades pour faire disparaître
les marques.
Injections, viols. Interrogatoires. Privation de
sommeil. Eau froide. Épingles. Elle est dans une cellule avec une trentaine de
femmes, deux toilettes. Une prisonnière désignée par l’administration
(moucharde). Lits superposés. Jumelée à une folle de 60 ans qui a tué son mari.
Elle pue, elle se gratte, elle saigne tant elle se gratte. Le matin, on brasse le lit pour la faire
tomber. Un matin, Imen est violée par une geôlière.
Comme elle est une prisonnière d’opinion, les autres
n’ont pas le droit de lui parler. Sa mère la cherche dans les hôpitaux, les
morgues… sans succès. Elle fait une grève de la faim du 1er mai
(Fête du Travail) au 8 mai (jour de la torture en Tunisie) pour pouvoir étudier
en prison.
Un jour, la directrice de la prison lui dit qu’elle
peut choisir son lit, qu’elle peut étudier. Son avocat lui apprend que les
efforts d’Amnistie internationale commencent à avoir un impact. C’est comme une
première libération. Elle a accès à de l’eau potable. Des lettres pour la faire
libérer lui sont remises.
Elle a perdu ses amies d’enfance qui ont dû la renier
sous la menace, mais elle a gagné des amis à travers le monde. Elle organise
avec les autres prisonnières des grèves de la faim, proteste contre les
geôlières qui frappent les prisonnières. Elle est envoyée dans une prison
d’hommes à 500 km de Tunis. Procès après 15 mois. Jugement. Elle est finalement
libérée ainsi que tous les autres étudiants.
Épiologue (janvier 2016) :
Ilhem a épousé un Québécois, vit aujourd'hui à Chambly et elle est enceinte d'un deuxième enfant. Elle est aussi associée dans l'entreprise de construction de son mari.
Ça marche Amnistie internationale!
Ilhem a épousé un Québécois, vit aujourd'hui à Chambly et elle est enceinte d'un deuxième enfant. Elle est aussi associée dans l'entreprise de construction de son mari.
Ça marche Amnistie internationale!
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